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Article publié dans le n° 50 de la revue "Malamute Passion" du club AMCF

Les anciens numéros sont disponibles auprès du Club AMCF

et retrouvé également la boutique du club

Toute petite, j’étais déjà  fascinée par les chiens nordiques, plus particulièrement pour commencer par le sibérian husky à travers les reportages à la télévision (l'Alpirod, l'Iditarod, les courses de chiens de traîneaux dans les Vosges, le Jura, les Alpes). Le fait de les voir évoluer dans de magnifiques paysages enneigés m'a beaucoup fait rêver. J'ai toujours vécu entourée d'animaux (chiens, chats, poules, etc…). J'aimais être avec eux et les soigner. Bien évidemment, je savais avant les autres enfants de mon âge quel métier je voulais faire.…

Et devinez !   Assistante vétérinaire

En classe de 3^ème au collège, nous devions faire un stage d'une semaine pour nous orienter vers le métier qu'on désirait faire plus tard. Et c'est ainsi que je me suis retrouvée à l'élevage  KER SAINT MESMES parmi les malamutes, les barzoïs, les montagnes des Pyrénées, et bien d'autres races encore. Voilà, comment j'ai connu mes premiers malamutes. Ce stage m'a enchanté. A ma sortie de 3^ème, je me suis inscrite pour préparer le diplôme BEPA élevage canin qui se déroule sur 2 ans en alternance. Logiquement, ce serait le tremplin pour poursuivre des études d'assistante vétérinaire. Le plus délicat était de trouver un éleveur susceptible de m’accueillir 2 ans pour me former.  Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir qu'un éleveur de sibérian husky, installé à 50 km de chez moi, pouvait m'accueillir. J'ai pu découvrir la race sous tous ses angles (affectueuse débordante d'énergie, fugueuse, bagarreuse, etc.…) Et c'est ainsi qu’en 1991, je me suis offerte mon premier husky, une femelle prénommée "GRISKA" chez mon maître de stage, suivie l'année suivante d'une autre femelle "HYPSIE"  du même élevage. J'ai commencé à faire courir Griska en vélo, avec un harnais et une ligne de trait faits maison. Et Hypsie est venue nous rejoindre plus tard. J'ai débuté les expositions canines avec elles en 1993. En 1994 est née ma première portée de huskies. Griska m'a fait 3 magnifiques mâles. J'avais décidé de garder un mâle (JARRO) pour agrandir mon attelage. Les deux autres étant placés dans une même famille. Mais ce que je ne savais pas à l'époque, c'est que j'allais vite les récupérer à 5 mois à l'autre bout de la France, car ils étaient maltraités. Pourtant ces personnes avaient l'air très bien. Me voici donc en possession de 5 huskies, car n'écoutant que mon cœur, je n'ai pas voulu les voir repartir. C'est ainsi que JESSY et JALBY restèrent à la maison.

Comment allais-je faire pour passer de 2 à 5 chiens attelés ?

A l'époque, dans la revue Vos chiens magazine, il y avait une rubrique "correspondant". J’y ai passé une petite annonce et c'est ainsi que j'ai connu Karine Baran (Elevage Of Articana Dreams de malamutes et samoyèdes). Nous nous sommes rencontrées sur une course terre et avons sympathisé très vite. Karine m’a donné beaucoup de conseils et montré tout le matériel nécessaire pour atteler. J’ai pris modèle sur les karts qui se trouvaient sur la course, car mon papa est un très grand bricoleur. Il m’avait  fait donc un premier kart qui n'a pas résisté très longtemps, vue la puissance des chiens. Lors d'un entraînement, mon kart s'est brisé en deux et mes chiens ont continué leurs parcours habituels, j'avais beau les appeler rien n’y fit !. Je les ai récupérés un peu plus loin. Le deuxième par contre est une réussite. Je l'ai encore à l'heure actuelle. Je m'équipe donc (ligne de trait, harnais, remorque, traîneau, etc.…) J'adhère au club de Karine, qui en 1996, change de nom et devient Malasam Passion (club de travail affilié à la FFPTC) dont je suis la secrétaire actuellement après avoir occupé le poste de vice-présidente.

Et me voici lancée dans la grande aventure de mes premières courses !!!!

Je pratique ce sport depuis 1992, et en 1996 j'ai participé à ma première course en C1 (4 chiens) sur terre au Château de Menois (Aube) et en 1998 sur neige en C1 (3 chiens) au Col de la Schlucht dans les Vosges.

J'ai à mon actif 7 courses vertes, et une dizaine sur neige, sprint et moyenne distance (de 6 à 18km) dont 6 brevets de travail samoyèdes et malamutes confondus et en alternant les expositions canines qui quelques fois sont en même temps que les courses.

J'ai participé à plusieurs reprises au téléthon en promenant les enfants sur mon kart. et à quelques démonstrations pour faire découvrir les chiens nordiques.

Malheureusement, j'ai perdu 2 de mes mâles huskies à l'âge de 4 et 5 ans de crises d'épilepsies, Jessy et Jarro. Donc je n'ai pas fait beaucoup de courses avec eux à cause de leurs crises. J'avais tellement peur qu'ils en aient une pendant la course. Alors est arrivée dans la petite meute Nyorka, une femelle samoyède d'une portée de Karine Baran en 1997. J'ai complètement craqué sur cette petite boule de poils blanche.1 an après,est arrivée ma deuxième femelle samoyède Olympic Light Oliday de l'élevage de L'île Blanche de chez M. Mme Peltriaux.

A l'entraînement, j'attelais mes 5 huskies sans problème. Ensuite se fut la même chose avec mon unique mâle husky Jalby, mes 2 femelles Griska et Hypsie et mes 2 samoyèdes.

J'ai débuté les brevets de travail avec un attelage de 2 chiens, mon husky et Nyorka en D1. Et ensuite, Nyorka et Oliday en D2. Car mon husky était très dominant avec les autres chiens et je ne pouvais pas doubler ou me faire doubler par d'autres attelages. Quant  à Griska et Hypsie, l'une était très dominante et l'autre peureuse et elle souffrait de bronchite chronique. Donc,il ne  m’était pas facile de courir avec tout ce petit monde.

Mais en 1998 et 1999, quand je perdis Jessy et Jarro, je ne m'attendais pas à perdre Hypsie d'un cancer généralisé et quelques mois après Griska d'une morsure de vipère. Après avoir vécu une telle expérience, j'étais démoralisée.

Après avoir bien réfléchi et trouvé la lignée qui m'intéressait, arrive en 2001 ma première malamute Silver Lady du Souffle d'Autan de chez M. Marrast.

En 2003, entrent dans ma vie Damien et ses 2 malamutes "Asqinouk Zora Bright" une femelle de 3 ans et "Cold Valley's Silentwolf" un mâle de 9 ans.

Actuellement je cours avec des malamutes en 2 chiens pour les brevets de travail avec Lady et Wolf. et Damien avec mes 2 samoyèdes Oliday et Nyorka et Zara, sa malamute

Pour avoir couru avec 3 races de chiens nordiques, je trouve que la race qui me correspond le mieux est le malamute de par sa volonté d'aller jusqu'au bout et son endurance à toute épreuve. J'ai pu m'en apercevoir lors des brevets de travail. Il m'a montré qu'il pouvait être rapide comme les huskies. J’ai été étonnée par son caractère et sa puissance. Certains lui ont conféré une réputation de chien bagarreur, une image qui lui colle à la peau et c'est tout l'inverse. Pour preuve, lors des brevets de travail, j'ai plus été embêtée par les huskies qui doublaient mon attelage en se retournant pour « chiquer » mes chiens alors que les miens n'ont jamais bronché.

Quand je courais avec mes huskies, il fallait toujours que je fasse attention. A la moindre occasion, ils pouvaient se bagarrer avec d'autres chiens de par leur caractère très dominant. Le husky a lui aussi une volonté à toute épreuve. Lorsque j'arrêtais l'attelage quelques minutes, après plusieurs kilomètres, eux voulaient repartir en faisant des bons et en gémissant Mes huskies étaient beaucoup plus indisciplinés dans leur tête que les samoyèdes et les malas. Ils pouvaient se bagarrer entre eux à la maison et remettre la hiérarchie en cause surtout entre mes 2 femelles huskies qu'il fallait séparer,sinon elles se seraient bagarrées indéfiniment, mais jamais à l'attelage. Au niveau de leur rapidité, ils me faisaient des pointes de vitesse spectaculaires.

Pour mes samoyèdes, aucun problème de caractère. C'est vraiment la crème des chiens nordiques, seul bémol, elles aboient très souvent. Elles sont endurantes. Elles peuvent être rapides sur une petite distance.

Oui, c'est un sport qui demande un minimum de condition physique. Et il en fallait beaucoup pour courir avec mes samoyèdes, car je ne me suis jamais autant dépensée physiquement qu'avec elles, à cause de leur manque de puissance. Il  me fallait courir et pousser le traîneau sur toute la course,aussi,la ligne de trait n'était jamais tendue. Elle traînait par terre dans la neige. Pour diriger le traîneau, ce n'était pas évident, et dans les descentes, combien de fois ai-je chuté ?. Car Oliday n'aime pas les descentes… 

L'abandon.

Mais moi, j'aime bien aller jusqu'au bout. J'en ai pour preuve le brevet de travail des malamutes à Meaudre 2004 (mi-distance) Pour moi, c 'est la course la plus difficile que j'ai faite avec Lady et Malouk, un chien prêté par un copain. Me voici lancée pour 2 x 18 km, avec un traîneau lesté. Au bout de quelques kilomètres, avant d'attaquer la première difficulté du parcours, une très grande montée,  Malouk décide de faire du hors piste et ne plus tirer,n’en faisant qu'à sa tête. Là, je me suis dit "j'abandonne la course", jusqu'au moment où est arrivé Luc Secret qui m’a remotivée. Prenant mon courage à deux mains je suis  repartie. Mais Malouk a répété cette scène plusieurs fois le long du parcours, et dans les descentes, il refusait de courir,se faisait tirer par Lady. Je me demande comment j'ai pu terminer les 2 manches…

Oh, très bien !!!

Ils m'aident quand ils peuvent et me soutiennent moralement.

Pas particulièrement. Je m'entraîne en même temps que mes chiens.

J'essaie de les entraîner au kart 2 ou 3 fois par semaine dès que mon emploi du temps me le permet,au vélo individuellement et au traîneau, dès les premières chutes de neiges.

Qu'elles sont les bienvenues ! On ne voit pas assez de femmes pratiquant ce sport, mais il me semble que les choses vont changer, pourquoi pas pour les jeux  olympiques  de  2006   2010  2014…

J'ai le trac avant chaque départ de course. 

Est-ce que ça va bien se passer ?

Est-ce qu'un de mes chiens ne va pas se blesser ?

Pour moi, peu importe si je finis première ou dernière de la course. L'essentiel c'est d'avoir couru avec mes chiens et de m'être « éclatée » avec eux et ils savent bien me le rendre.

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